L'Harmonie expliquée à mon pote DJ

Level 01 – leçon 04

Les accords à trois sons

OK les ptis chouchous.

Résumé des épisodes précédents : On a trouvé et défini le mode Majeur et le mode mineur (naturel, on sait qu’il y en a deux autres mais on sait pas encore où ils sont). Pour déplacer ces échelles harmoniques dans toutes les tonalités, on utilise des altérations, les dièses et les bémols, et ces altérations se succèdent toujours dans le même ordre, id est l’ordre des dièses et l’ordre des bémols. Ces altérations constituent l’armure d’une tonalité, qu’on écrit au début de la portée juste après la clé. On a aussi vu que pour chaque tonalité Majeure correspond une relative mineure, et inversement, et que ces deux tonalités relatives partagent la même armure, donc les mêmes notes. Trop balèze.

On voudrais bien aussi pouvoir repérer une tonalité vite-fait, en regardant la partition ou le piano-roll d’un morceau, et pour l’instant on galère encore un peu, parce que les notes altérées de chaque tonalité ne sont pas nécessairement celles qu’on va utiliser le plus, du coup ça saute pas aux yeux. Pas encore…

Mais voilà qui va éclaircir la situation un grand coup: les accords ! Et pour commencer, les accords à trois sons, les plus simples, les plus basiques, les premiers qu’on a inventés.

Comme d’habitude avec toute la théorie harmonique, c’est un processus qui a pris plusieurs siècles pour se construire, c’est toujours un mélange de lois physiques et de choix culturels, et pour pas s’embrouiller, on est obligé de prendre ça comme ça vient, quitte à creuser le pourquoi du comment plus tard.


Allez c’est parti :

On parle d’accord quand il y a AU MOINS trois notes qui sont jouées EN MÊME TEMPS. Ça peut être un petit peu plus large que en même temps, mais on va pas chipoter tout de suite. Je rappelle aussi que l’écart entre deux notes (et deux notes seulement) s’appelle un intervalle.

Les plus simples des accords de trois notes s’appellent les triades (terme plutôt utilisé en Jazz et autres musiques populaires) ou les accords parfaits (terme plutôt utilisé en classique). Je vais plutôt utiliser « triade ». On les fabrique avec les notes de la gamme qu’on veut utiliser : la première note, la troisième note et la cinquième note. On appellera ces notes respectivement : la fondamentale, la tierce et la quinte.

Remarque que tierce et quinte c’est des noms d’intervalles, respectivement entre la 1ère et la 3ème note, et entre la 1ère et la 5ème note, et ça explique un peu pourquoi ces intervalles portent ces noms-là… On y reviendra pas de spasme.

Mais du coup, on peut définir que la triade est une association d’une tierce et d’une quinte.


Voilà à quoi ça ressemble sur une partition pour construire la triade de DO Majeur :

triade de Do Majeur

Et sur le clavier :

accord de Do Majeur au clavier


Allez on est des oufs, on fait la même chose pour la triade de RÉ Majeur :

construction de la triade de Ré Majeur


Et sur le clavier :

triade de Ré Majeur au clavier

Et là on remarque un truc : il y a deux dièses dans la gamme de RÉ Majeur, mais il n’y en a qu’un qui apparaît dans l’accord de Ré Majeur. Ah !


Hop, les gros champions, on s’en fait un mineur, et avec plein de bémols ah ah ah ! SI ♭ mineur :

construction de la triade de Si b mineur

Au clavier :

Triade de Si b mineur au clavier

¡De ouf tío!

Bon j’ai été un peu méchant avec le SI ♭ mineur et son armure level 5, mais tu peux en regarder un facile pour te reposer : La mineur.

Bim sans images :

OK OK mais à quoi ça sert ?!

Connaître les accords, et les entendre, te permets de repérer dans quelle tonalité est un morceau ou un certain passage, beaucoup plus facilement qu’avec seulement quelques notes.

Mais attention, il y a des confusions à éviter :