Dans la vie, dans la théorie de la musique occidentale, il y a le mode Majeur et les modes mineurs. Il y en a d’autres mais on va en avoir gentiment rien à faire pendant un bon moment.
On a vu que la gamme Majeure de référence c’était DO MAJEUR, et qu’on peut voir ça comme une échelle pour monter ou descendre le long des notes, avec des écarts plus ou moins grands, des tons et des demi-tons. On a vu qu’on pouvait transposer cette échelle dans d’autres tonalités : en Do M on joue toutes les notes « naturelles » (les touches blanches) et dans les autres tonalités, pour retrouver la même échelle mais en partant d’une autre note, on ajoute des dièses ou des bémols pour ajuster certaines notes, qui deviennent des notes « altérées » (les touches noires).
On va garder tous ces principes avec les modes mineurs t’inquiète. Ce qui va changer c’est l’échelle de référence ! Et il y a quelques petites subtilités, qu’on aura le temps de voir plus tard. Tu as remarqué que je parle DES modeS mineurS… Et oui il y en a trois ! Ah les enfoirés…. Bon mais pour l’instant on s’en fout, et on va parler du plus important, le mode mineur naturel.
l’échelle de référence du mode mineur naturel c’est LA mineur. Soit, les touches blanches en partant de La :
Et oui, les touches blanches, comme en Do M, mais cette fois en partant de La. Donc sans altérations, avec rien à l’armure, pas trois dièses comme en La Majeur. Non, rien du tout.
Bon mais qu’est-ce qu’on a comme intervalles là-dedans ? Allez on regarde sur le clavier :
En plus court : TON, DEMI-TON, TON, TON, DEMI-TON, TON, TON
Et voilà notre échelle de référence pour le mode mineur
naturel, qui est dérivé « naturellement » de Do M.
On pourrait même dire qu’elle lui est relative.
On y reviendra.
Bon ben alors, pour être sûr on teste avec une autre tonalité : Mi mineur
Explications :
Bon ça envoie grave. On a pigé comment construire les modes mineurs !
MAIS ATTENDS y’a un truc zarbi quand même. Mais oui c’est bien ça… un dièse à la clé… un fa#… On a déjà vu ça quelque part non ?!
C’est la même armure qu’en SOL MAJEUR !
Et oui, logique, comme tout-à-l’heure avec La mineur qui partageais sa pureté inaltérée avec Do Majeur, cette fois Mi mineur partage son dièse avec Sol Majeur.
Et, oui, ça va être comme ça pour toutes les tonalités mineures !
En fait, comme on a construit La m (La
mineur, tu te rappelles du truc des minuscules hein) en partant de Do M, on peut construire chaque tonalité mineure en partant d’une
tonalité Majeure.
On parle de tonalités relatives :
Chaque tona Majeure a une relative mineure, et inversement
chaque tona mineure a une relative Majeure.
Exemples : la relative mineure de Do M c’est La m, la relative Majeure de Mi m c’est Sol M.
Et les tonalités relatives partagent la même armure !
Mais comment retrouver facilement une
tonalité relative par rapport à une autre ?
Donc : La relative mineure est toujours une tierce mineure en dessous de sa relative Majeure.
WOW !
Avec ça tu peux retrouver toutes les tona mineures en partant des tona Majeures… et inversement.
Je te fais le petit tableau gratuit pour les dièses :
Nombre de dièses | 0 | 1# | 2# | 3# | 4# | 5# | 6# |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Nom des dièses | Fa | Fa, Do | Fa, Do, Sol | Fa, Do, Sol, Ré |
Fa, Do, Sol, Ré, La |
Fa, Do, Sol, Ré, La, Mi |
|
Tonalité M | Do M | Sol M | Ré M | La M | Mi M | Si M | Fa# M |
Tonalité m | La m | Mi m | Si m | Fa# m | Do# m | Sol# m | Ré# m |
et pour les bémols:
Nombre de bémols | 0 | 1♭ | 2♭ | 3♭ | 4♭ | 5♭ | 6♭ |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Nom des dièses | Si | Si, Mi | Si, Mi, La | Si, Mi, La, Ré |
Si, Mi, La, Ré, Sol |
Si, Mi, La, Ré, Sol, Do |
|
Tonalité M | Do M | Fa M | Si ♭ M | Mi ♭ M | La ♭ M | Ré ♭ M | Sol ♭ M |
Tonalité m | La m | Ré m | Sol m | Do m | Fa m | Si ♭ m | Mi ♭ m |
Soit, soit, mais bon, avec tout ça, comment on fait pour savoir dans quelle tonalité on est en regardant l’armure maintenant hein ? Si on a, par exemple, 4 bémols (si, mi, la, ré) est-ce qu’on est en La ♭ M ou en… Fa mineur ? Et en général, comment on fait pour savoir dans quelle tonalité on est en regardant les notes sur le piano-roll ?
La réponse va vous étonner : on ne peut que regarder ce qui est écrit (les notes, le piano-roll...) et en déduire la tonalité, et en sachant que la tonalité peut changer dans le cours d’un morceau (ce qui s’appelle une modulation, et ça sera pour plus tard.)
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